Entretien avec Denis Bajram pour Zoo par Yannick Lejeune.
Après une lettre ouverte signée par près de 1200 auteurs de BD en juin et un débrayage remarqué au Festival de Saint-Malo, une marche des auteurs est organisée le samedi 31 janvier durant le FIBD à l’initiative du SNAC BD, le syndicat des auteurs. L’objectif ? Sensibiliser l’opinion à la précarisation du métier d’auteur et amener les pouvoirs publics à relancer les concertations sur leur régime de retraite. En parallèle, les premiers États Généraux de la Bande Dessinée se tiendront pour y voir plus clair sur ce secteur. Interview sur ces événements avec Denis Bajram, auteur concerné et militant.
Commençons par la réforme qui a mis le feu aux poudres, celle du régime de retraite complémentaire obligatoire, le RAAP, peut-on en rappeler les grands enjeux ?
Denis Bajram: Jusqu’à maintenant, pour la complémentaire retraite, les auteurs pouvaient choisir leur montant de cotisation forfaitaire en fonction du montant de pension souhaité. Il y avait une première classe assez basse, à la portée de la grande majorité des auteurs, et d’autres plus hautes pour ceux qui souhaitaient profiter plus fortement de ce régime assez favorable. Or, le conseil d’administration du RAAP a annoncé que ce serait désormais 8 % des revenus qui seraient prélevés chez tous les cotisants à partir de 2016. Mathématiquement, c’est un mois de revenu qui va être confisqué du jour au lendemain à tous les auteurs.